Leurs bras nus suppliants s'ouvraient, immaculés; Leurs cheveux blonds flottaient, emmêlés d'algues vertes, Et, le col renversé, les narines ouvertes, Elles offraient le ciel dans leurs yeux étoilés!... Des lyres se mouraient dans l'air harmonieux; Suprême, une langueur s'exhalait des calices, Et les marins pâmés sentaient, lentes délices, Des velours de baisers se poser sur leurs yeux... Jusqu'au bout, aux mortels condamnés par le sort, Chœur fatal et divin, elles faisaient cortège; Et, doucement captif entre leurs bras de neige, Le vaisseau descendait, radieux, dans la mort! La nuit tiède embaumait... Poésie les sirènes. Là-bas, vers les îlots, Une harpe d'amour soupirait, infinie; Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie, Étendait son linceul bleu sur les matelots. Mais le temps est passé Des beaux trépas cueillis en les Syrtes sereines, Où l'on pouvait mourir aux lèvres des Sirènes, Et pour jamais dormir sur son rêve enlacé.
Quelles sont belles sauvages et insolentes Sous leur maquillage étincelant de charbon et d'or Où éclosent leurs beaux yeux menteurs et où naissent les sorts Quand elles emprisonnent les cœurs naufragés en douces indolentes. Elles semblent pourtant chétives, fragiles et naïves Mais ont la force et la cruauté de leur caractère libre Lorsqu'elles font s'élever des notes maléfiques qui vibrent Dans les âmes perdues des hommes à la faiblesse hâtive Et elles dansent sous la lune, pleines d'une noire gaieté En menant les débats comme des harpies victorieuses Versant dans les coupes le vin funéraire, d'une mine radieuse. Tandis qu'elles préparent dans le mensonge du dévouement La mort des marins enivrés dans l'aube des tourments Qui ressemblent à des proies résignées dans la pâleur du matin.
Leurs bras nus suppliants s'ouvraient, immaculés; Leurs cheveux blonds flottaient, emmêlés d'algues vertes, Et, le col renversé, les narines ouvertes, Elles offraient le ciel dans leurs yeux étoilés! … Des lyres se mouraient dans l'air harmonieux; Suprême, une langueur s'exhalait des calices, Et les marins pâmés sentaient, lentes délices, Des velours de baisers se poser sur leurs yeux… Jusqu'au bout, aux mortels condamnés par le sort, Choeur fatal et divin, elles faisaient cortège; Et, doucement captif entre leurs bras de neige, Le vaisseau descendait, radieux, dans la mort! La nuit tiède embaumait…Làbas, vers les îlots, Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie, Étendait son linceul bleu sur les matelots. Poésie les sirene.fr. Les Sirènes chantaient… Mais le temps est passé Des beaux trépas cueillis en les Syrtes sereines, Où l'on pouvait mourir aux lèvres des Sirènes, Et pour jamais dormir sur son rêve enlacé. Au jardin de l'infante
Les sirènes aveuglantes hurlant leurs deux tons D'un bleu éblouissant, répondent aux alarmes sifflantes Crispant les visages blêmes de leurs feux clignotants. Les sirènes (Albert Samain) - texte intégral - Poésie - Atramenta. Elles déchirent le silence des artères rectilignes Bordées de vitres étagées, scintillantes De leurs reflets sur la chaussée humide. Elles poursuivent jusqu'au tréfonds de la ville malade Des bolides noirs détalant dans les rugissements, Quotidien ordinaire de ce monde nocturne. Ahuris et sidérés les passants glacés restent de côté, rangés, Puis repartent les oreilles casquées Dans le vacarme familier des boulevards de la cité.
Leurs bras nus suppliants s'ouvraient, immaculés; Leurs cheveux blonds flottaient, emmêlés d'algues vertes, Et, le col renversé, les narines ouvertes, Elles offraient le ciel dans leurs yeux étoilés!... Des lyres se mouraient dans l'air harmonieux; Suprême, une langueur s'exhalait des calices, Et les marins pâmés sentaient, lentes délices, Des velours de baisers se poser sur leurs yeux... Jusqu'au bout, aux mortels condamnés par le sort, Chœur fatal et divin, elles faisaient cortège; Et, doucement captif entre leurs bras de neige, Le vaisseau descendait, radieux, dans la mort! La nuit tiède embaumait... Les sirènes - Toute La Poésie. Là-bas, vers les îlots, Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie, Étendait son linceul bleu sur les matelots. Les Sirènes chantaient... Mais le temps est passé Des beaux trépas cueillis en les Syrtes sereines, Où l'on pouvait mourir aux lèvres des Sirènes, Et pour jamais dormir sur son rêve enlacé.
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