Et de dicter ses exigences au directeur de cabinet. « Je la vis débouler dans mon bureau en me lançant sans préambule: "J'arrive lundi et j'aimerais avoir une 406 comme voiture de fonction. Où sera mon bureau et comment fait-on pour le contrat avec mon collaborateur? " », raconte-t-il dans son livre. Il ajoute que Rama Yade aurait demandé à être rémunérée alors que « seuls les permanents bénéficiaient d'un salaire », relate Le Point. Face au refus de Jérôme Lavrilleux d'accéder à ses exigences, elle serait partie en lui promettant un appel de Claude Guéant, alors secrétaire général de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Mais l'affaire serait restée sans suite. Rama yade taille et poids. Rama Yade a dans la foulée quitté l'UMP pour le Parti radical de Jean-Louis Borloo. Après un mandat local au sein de la région Ile-de-France, une candidature avortée à la présidentielle 2017 faute de parrainages et une déroute aux législatives du Loir-et-Cher, elle s'est mise en retrait de la vie politique.
Pour l'ancienne secrétaire d'État, les déboulonneurs de statues ne font pas de cancel culture, « au contraire »: « ils ont réhabilité l'histoire, la totalité de l'histoire qu'ils connaissent bien, eux, au moins, celle que la mémoire sélective de certains de nos dirigeants a voulu dissimuler ». À lire aussi Martin Parr: «Déboulonner des statues, c'est un exemple de réappropriation de l'histoire» Et de déplorer le « privilège blanc » en France. « Sans rien demander, ou même sans le savoir, certaines opportunités vous sont offertes. Moi, sans rien demander, certaines portes me sont fermées ». Rama yade taille. Si racisme structurel il y a, n'en est-elle pas un contre-exemple? « Mais j'étais une licorne!, objecte celle qui a été la première femme noire membre d'un gouvernement en France. J'étais une anomalie, pas du tout un prototype ». Si Rama Yade reconnaît quelques « abus » dans l'expression de ces doctrines, elle refuse de qualifier de racisme l'hostilité envers les blancs perçue dans certaines banlieues, puisqu'il « n'y pas de racisme sans domination ».
Elle est une femme jeune et noire parmi des hommes vieux et blancs, ce qui plaît à la gauche, et une intellectuelle à la courtoisie toute bourgeoise, ce qui plaît à la droite. Peu importe qu'elle passe son temps à se dédire: on lui demande juste d'incarner une impression de liberté… » 1. Auteure de « La Force du nombre. Femmes et démocratie présidentielle » (L'Aube). EXCLU – Rama Yade, séparée de son mari, se confie sur sa nouvelle vie - Gala. 2. Auteur de « Freud pour les parents » (Pocket). Une punition impossible Est-ce pour cela que Nicolas Sarkozy a finalement accepté de la nommer, pour les régionales, numéro deux sur la liste des Hauts-de-Seine, à Colombes – où elle est déjà conseillère municipale –, alors qu'on la disait encore une fois finie après son refus de se présenter dans le Val-d'Oise? Comme s'il ne pouvait vraiment punir cette trouble-fête si populaire dans les sondages. « Toutes proportions gardées, reprend Jean-Claude Liaudet, la relation de notre secrétaire d'Etat au Président a quelque chose qui relève de l'hystérie: se chercher un maître pour le dominer; passer son temps à le séduire, pour jouir ensuite de ne pas le satisfaire… » Et Nicolas Sarkozy d'y trouver son compte, en homme magnanime qui supporte la contradiction.
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