A la place, il prévoit un régime de sanctions pour "les infractions aux règles relatives à l'exécution des recettes et des dépenses ou à la gestion des biens de l'Etat, des collectivités, établissements et organismes soumis au contrôle des juridictions financières, constitutives d'une faute grave ayant causé un préjudice financier significatif". Quant aux "fautes purement formelles ou procédurales", elles devront "relever d'une logique de responsabilité managériale", fait savoir le gouvernement. En outre, l'ordonnance modernise certaines infractions, comme la faute de gestion, l'avantage injustifié et la gestion de fait (qui, pour rappel, correspond au maniement de deniers publics par toute autre personne qu'un comptable public). Ces infractions, applicables aux personnels fonctionnaires ou contractuels, seront sanctionnées par des peines d'amendes plafonnées à six mois de rémunération ou à un mois pour les infractions formelles. "Recentralisation" La chambre du contentieux de la Cour des comptes, composée à parité de magistrats de la Cour et des chambres régionales et territoriales des comptes, sera chargée d'instruire et de juger les affaires en première instance.
Aucune urgence ne justifie de procéder par ordonnance et de priver le service public du débat parlementaire autour d'une loi pour instituer un régime pérenne. Contours de la réforme Interrogée sur le contenu de l'ordonnance qui viendra bousculer les pratiques actuelles en matière de responsabilité, l'administration a tenté de donner quelques éclairages. L'alliance CFDT – CFTC regrette pourtant que ses contours restent flous. Quelle définition de la faute? La notion de faute est au cœur de ce nouveau dispositif. Seront sanctionnées les fautes graves ayant causé un préjudice financier significatif à l'organisme. La typologie des fautes sanctionnables est complétée de la faute de gestion qui légalise une construction jurisprudentielle. La gestion de fait fera également partie des fautes sanctionnables. Responsabilité managériale et contrôles internes: mais qui sera finalement responsable? Pour mettre en œuvre la responsabilité managériale et tenir compte de la fin des contrôles exhaustifs des comptes des collectivités ou organismes ordonnateurs, la DGFIP entend mettre en œuvre des garde-fous: contrôle interne et mécanisme d'alerte.
Résumé Expression de la mauvaise gouvernante des organisations, les fautes de gestion retardent inexorablement le développement d'un jeune État comme le Cameroun. Les diverses mesures prises jusque-là pour assainir les moeurs publiques se sont avéré inefficaces. L'accent vient d'être mis sur la répression comme l'ultime moyen pour contraindre les agents publics à mieux gérer. Cette mise en oeuvre de la responsabilité administrative est choisie au moment où il est question d'appliquer dans l'administration les principes de gestion privée tels que la transparence, les normes de qualité, la reddition des comptes et la responsabilisation des agents. Ceux-ci devant exercer leurs fonctions dans le respect de la loi, la neutralité, la probité afin de satisfaire la demande sociale. La faute de gestion n'a pas de définition. La loi énumère un certain nombre d'actes qu'elle considère comme telle. La réparation du préjudice qui en résulte est essentiellement civile et pécuniaire. Toutefois certaines insuffisances de gestion paraissent si graves que celles-là sont sanctionnées pénalement.
Y aura-t-il un nouveau corpus de sanctions disciplinaires? La sanction portera-t-elle, s'agissant des hauts cadres, sur la part variable de leur rémunération? Là encore, espérons que l'ordonnance donnera un éclairage. Sur la réparation du préjudice Dans le nouveau système, il n'est plus question de réparer un préjudice mais de sanctionner la faute. Il n'en reste pas moins que le préjudice subsiste. L'organisme à l'origine de la faute en subira la charge sauf si un agent de la DGFIP est reconnu responsable du préjudice. Dans ce cas, ce sera l'Etat qui subira la perte.
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