Cette capacité à transcender les émotions de ses personnages alliée à la magnificence iconographique de son environnement (Carnahan n'a pas perdu au change en se séparant de Mauro Fiore au profit du directeur de la photographie de Warrior) fait du Territoire Des Loups un film en tout point fabuleux mais surtout une œuvre capable d'être revisitée et repensée à foison.
En effet, indépendamment de la qualité des films dans lesquels il joue, je suis quand même rarement déçu par ses prestations. Et ce film ne déroge pas à la règle, Liam Neeson y est convaincant et le porte sur ses épaules sans problème. C'est un acteur que j'apprécie car il est à l'aise à la fois dans le registre physique (pas étonnant avec la carrure qu'il a) et dans le registre dramatique. Effectivement, même s'il se distingue davantage dans des rôles musclés, il est également capable de faire passer des émotions plus subtiles et parfois même uniquement avec son regard, ce qui est le propre des plus grands. A ce titre, la séquence finale est absolument sublime. D'abord parce qu'en termes d'information, on apprends deux ou trois choses qui donnent au film une autre dimension. Et ensuite car Liam Neeson y est très touchant. Le morceau The City Surf de Jamin Winans ajoutant encore un peu plus d'émotion. Bref, on dit souvent que la fin d'un film peut nous faire oublier tout le reste si elle est réussie et cette phrase n'a jamais été aussi vraie que pour ce film je trouve.
Celui-ce tente déjà de se fondre dans une nature mortifère (il guette et abat les loups s'attaquant aux équipes) et se montre détaché par rapport aux autres (ils ne jettent même pas un œil à la bagarre se déclenchant dans le bar). Par là, il devient le guide inné (ou destiné, si on en croit l'interruption de sa tentative de suicide) pour accompagner les autres protagonistes vers l'au-delà que ce soit physiquement (la « révélation » finale sur une inéluctable destination) ou moralement (l'acceptation de la mort). Inutile de dire que Le Territoire Des Loups peut être démoralisant pour un public non prévenu. Plus on avance et que les morts s'enchaînent, plus la survie devient un concept abstrait et lointain. Semblant aspirer la moindre des forces des personnages par sa simple beauté, la nature devient un tombeau confortable où la mort s'accepte sans peur. Si la narration avance sur le fil du rasoir entre les deux notions, il en va tout autant de la mise en images par Carnahan. Ainsi, les nombreuses disparitions jouent constamment sur l'idée d'une mort proche et se déroulant à la lisière des environnements.
À l'image de l'impressionnante nature que Carnahan filme sans user de CGI ou raccourcis artistiques à la mode, le traitement de cette aventure n'entend épargner ni ses personnages, ni le spectateur, sans pour autant recourir à la cruauté. Un naturalisme empreint de fatalisme qui rappelle les meilleures pages de Jack London, celles de Construire un feu. Neige sanglante pour partie de chasse Pour autant, le film ne se limite pas à un ride dépressif, et à plus à offrir que des vies brisées comme dans En pleine tempête. Il nous narre un formidable affrontement, un duel à mains nues contre la destinée. Poursuivis par une meute de loups affamés, nos survivants vont non seulement tenter de sortir de leur territoire, mais tenter de leur rendre coup pour coup. C'est cette ivresse du combat, ces pugilats enragés, dont l'issue certaine ne décourage jamais les belligérants qui confèrent à l'ensemble une puissance remarquable. Un instinct de survie jusqu'au-boutiste qui culmine dans quelques séquences remarquables, la lecture d'un poème entêtant, les dernières secondes de vie où la douleur s'efface, la confrontation silencieuse de deux meutes prêtes à en découdre.
Le film se regarde avec difficulté car des images peuvent choquer. Des films comme ca il faut cependant en voir et ca ne peut pas toujours finir bien. Un film à voir. J'ai beaucoup aimé. Published by cahierdecinemadelolo - dans cinéma
Face à ces morts suspectes, une enquête judiciaire est ouverte le 30 avril 2021, en co-saisine entre la gendarmerie, l'Office français de la biodiversité (OFB) et le parc de la Vanoise. Des analyses sont effectuées sur les cadavres et révèlent que les animaux ont tous été empoisonnés. Selon nos confrères du Monde, ils auraient été intoxiqués avec des insecticides de la famille des carbamates, mortels même à toute petite dose. Ces substances sont pourtant interdites dans l'Union Européenne et en France depuis 2008. Ces substances illicites sont-elles celles que cherchaient les gendarmes la semaine dernière? Plus d'un an après l'ouverture de l'enquête, le syndicat agricole FDSEA 73 a annoncé que onze exploitations agricoles de Haute-Maurienne avaient été perquisitionnées par les forces de l'ordre le 24 mai. " Six bonhommes qui débarquent chez vous à 7h15 du matin, avec pour certains des gilets pare-balles, on se dit qu'on est pris pour des délinquants ", raconte Michel, l'un des éleveurs perquisitionnés et secrétaire général de la section savoyarde de la FDSEA.
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